La commune d’Athiémé, située dans le sud-ouest du Bénin au sein du département du Mono, se caractérise par un riche dynamisme économique fondé sur l’agriculture et le commerce. Cependant, face à la nécessité d’adopter des pratiques durables pour préserver l’environnement et la santé des populations, le Centre de Recherche et d’Expertise pour le Développement Locale CREDEL ONG, en partenariat avec Join for Water, a lancé un projet ambitieux visant à promouvoir une agriculture sans produits chimiques.
Identification et Valorisation des Zones Humides
Au cœur de cette initiative, la reconnaissance de l’importance des zones humides s’est révélée cruciale. À l’issue de plusieurs visites sur le terrain et d’analyses approfondies, CREDEL ONG a identifié quatre zones humides essentielles au sein de la commune d’Athiémé :
1. Zone humide d’Abloganmè Dedepkoé (arrondissement de Dedepkoé)
2. Zone humide de Kpodji à Wo
3. Zone humide de Tosévé et de Gui (également dans l’arrondissement de Dedepkoé)
4. Zone humide d’Agbobadamè (arrondissement d’Athiémé)
Ces milieux aquatiques jouent un rôle fondamental dans la régulation des écosystèmes locaux, la biodiversité, et la ressource en eau. Le projet s’articule autour de leur protection et de leur valorisation, toutes deux essentielles à la durabilité des pratiques agricoles.
Création de l’AGEMAPI : Un Comité Collaboratif
Pour assurer une gestion équilibrée de ces zones délicates, une structure coopérative a été mise en place : l’AGEMAPI (Association de Gestion Écologique des Milieux Aquatiques et pour la Protection contre les Inondations). Ce comité rassemble des producteurs locaux et divers acteurs communautaires, unis pour un objectif commun : la préservation des ressources naturelles.
Formation et Adoption de Techniques Durables.
Par ailleurs, les membres de l’AGEMAPI ont suivi des formations sur la production d’engrais biologiques, essentiels pour la croissance et le développement des cultures. Selon le mode opératoire préconisé, il est conseillé de laisser reposer l’engrais bio pendant environ un mois afin de permettre sa fusion et d’optimiser ses bienfaits pour les cultures.
La création de l’AGEMAPI marque une étape significative en matière de gouvernance participative et de responsabilisation des acteurs locaux. Grâce à cette structure, les décisions concernant la gestion des zones humides et les pratiques agricoles peuvent être prises collectivement, renforçant ainsi le lien entre environnement et communauté.
Diversification des Cultures et Équipement Technique
Au sein de la zone humide d’Agbobadamè, la production de crincrin a été une activité économique phare. Toutefois, dans un souci de diversification, les agriculteurs projettent d’étendre leur gamme de cultures pour inclure des piments, des grandes morelles, des concombres, des melons, et bien d’autres.
Pour appuyer ces initiatives, un ensemble de ressources techniques a été mis à disposition : les bandes perforées, en quantité de 11 unités (6 pour les femmes et 5 pour les hommes), des kits de goutte-à-goutte pour optimiser l’utilisation de l’eau, ainsi que des compteurs pour surveiller le niveau d’eau. Ces outils modernes remplacent les méthodes traditionnelles et améliorent non seulement les rendements mais aussi le bien-être socio-économique des communautés.
Conclusion : Un Modèle pour l’avenir
Ce projet innovant, qui allie formation, gestion écologique des zones humides et techniques agricoles modernes, représente un tournant décisif vers une agriculture durable à Athiémé. Il permet de réduire l’usage des produits chimiques, de préserver l’environnement et de répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs.
En outre, il illustre une approche intégrée de la conservation des ressources naturelles tout en renforçant la capacité des communautés rurales à s’adapter face aux défis environnementaux.
CREDEL ONG a travaillé à :
* Identifier les meilleures pratiques de production biologique.
* Documenter ces pratiques (techniques, méthodes, résultats).
* Partager ces connaissances avec les agriculteurs et les autres acteurs concernés afin qu’ils puissent les utiliser et les améliorer.
Le but est de « capitaliser » sur ces techniques, c’est-à-dire de les rendre accessibles et utilisables à plus grande échelle pour améliorer la production agricole biologique et son impact, ouvrant ainsi la voie à une révolution verte fondée sur la durabilité et la résilience.






