Dans la dynamique de la restauration de la fertilité des sols, d’adaptation et de résilience des communautés rurales face aux effets du changement climatique, l’innovation scientifique émerge plus que jamais comme une nécessité. C’est dans ce contexte que s’inscrit le projet du Fonds d’Innovation pour le Développement (FID), dont une étape clé a été franchie ce vendredi 18 avril 2025, lors d’une visite de terrain organisée au Laboratoire de Biologie et de Typage Moléculaire en Microbiologie (LBTMM) de la Faculté des Sciences et Techniques (FAST) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC), l’un des laboratoires de recherche les plus réputés du Bénin.
Au cours de cette rencontre, Dr Parfait BLALOGOE, Directeur Exécutif du Centre de Recherche et d’Expertise pour le Développement Local (CREDEL ONG), a planté le décor en rappelant l’urgence de la cause. Selon lui, « le changement climatique se manifeste à tous les niveaux, et sa réalité est désormais bien connue des paysans. » Parmi les conséquences les plus visibles pour les producteurs locaux, il a souligné la dégradation des terres, liée à l’érosion, au déboisement, la faible activité de la vie microbienne et à l’épuisement progressif des ressources naturelles.
C’est en réponse à ces enjeux que CREDEL, fidèle à sa mission de proximité et d’inclusion, a formé un partenariat stratégique avec le laboratoire LBTMM de la FAST/UAC dirigé par le Professeur Lamine BABA MOUSSA. Bénéficiant du soutien financier du FID, cette collaboration vise à développer des solutions innovantes et écologiques pour stimuler la restauration de la fertilité des sols et accroître la productivité agricole des exploitations des producteurs.
Des avancées notables dans la production du Biostimulant MYCOBEN : Dr Ricardos AGUEGUE, spécialiste en microbiologie des Sols, Fertilité et Nutrition des plantes, a présenté les fruits de cette coopération. Il a expliqué que son équipe avait la responsabilité de développer le biostimulant MYCOBEN, devant être mis à disposition des producteurs locaux qui est une phase pilote cruciale du projet.
En effet, le processus de production a débuté avec la fabrication du premier inoculum, une étape fondamentale à la constitution de la formulation finale du biostimulant. À partir de là, les chercheurs avec des substrats argileux, des souches de champignons mycorhiziens isolées et caractérisées en laboratoire et du sorgho soigneusement sélectionnés suivant des protocoles rigoureux ont formulé le biostimulant MYCOBEN. La combinaison méthodique de ces éléments a abouti, après multiplication et maturation, à l’obtention du biostimulant nommé MYCO BEN, conditionné en unités d’un kilogramme. Au total, 200 kg de ce produit innovant ont été préparés pour le lancement des expérimentations sur le terrain.
Une validation scientifique en milieu paysan : L’ONG CREDEL dans une perspective d’évaluation rigoureuse a identifié quatre sites de Recherche-Développement Pilotes situés dans les départements du Plateau, de l’Atlantique et du du Couffo. Ces sites illustrent la diversité agroécologique du sud du Bénin et permettent d’étudier l’efficacité du MYCOBEN dans des contextes géographiques et agronomiques variés. Grâce à une approche inclusive, les chercheurs y mesureront l’impact du biostimulant sur la productivité des sols, affineront si besoin les techniques de formulation, et accompagneront les producteurs vers une transition agroécologiques durable et résiliente.
Des perspectives prometteuses pour l’avenir agricole béninois : finalement, ce projet innovant, encouragé par la synergie entre CREDEL, le laboratoire de microbiologie et le Fonds d’Innovation pour le Développement, (FID) s’inscrit dans une transformation agroécologique portée par la recherche scientifique locale. Au travers du développement et de la diffusion du MYCO BEN, l’initiative ambitionne d’offrir aux producteurs des technologies agricoles adaptées à leurs réalités et aux exigences environnementales contemporaines. Elle pose ainsi les jalons d’une agriculture béninoise plus sûre, plus productive et résolument respectueuse de l’environnement.
À terme, ce partenariat exemplaire pourrait devenir une référence régionale, prouvant que la collaboration scientifique et communautaire, soutenue par des mécanismes de financement dédiés, constitue une voie royale pour relever les défis agricoles de demain. Grâce à une telle approche, le Bénin se place résolument sur la voie d’un développement agricole durable et inclusif, au bénéfice de FID générations présentes et futures.
Rédaction / Photographie / SOULEMANE MORA Djinindi / C COM / CREDEL ONG