Le Centre de Recherche et d’Expertise pour le Développement Local ( CREDEL ONG ), en partenariat avec le Laboratoire de Microbiologie et de Typage Moléculaire de l’Université d’Abomey-Calavi, met en œuvre un projet sur les biostimulants, financé par le Fonds d’Innovation pour le Développement (FID) Le projet est déployé dans les communes de Djakotomey, Aplahoué et Tori-Bossito et Kétou. Ce projet vise à mettre à l’échelle l’utilisation de biostimulants sur la culture du maïs afin d’améliorer durablement la fertilité des sols, augmenter la productivité et accroître les revenus des producteurs.
Une innovation agricole pour restaurer la fertilité des sols
Dans le cadre de cette initiative, les producteurs/productrices bénéficiaires ont suivi des formations pratiques et de terrain sur l’utilisation des biostimulants et leur intégration dans les itinéraires techniques du maïs. L’approche retenue combine production agricole performante et préservation durable des sols, afin de réduire la dépendance aux intrants chimiques tout en renforçant la résilience économique des exploitations. Après la mise en place des essais, les chefs de cellules communales de l’Agence Territoriale de Développement de l’Agriculture (ATDA) chargés de l’appui aux filières agricoles ont partagé des retours positifs : vigueur accrue des plants, réduction observée de l’usage d’engrais chimiques, et perspectives encourageantes pour la restauration progressive des terres appauvries.
Impressions des acteurs du conseil agricole des zones d’intervention
Les Chefs de Cellules Communales des communes d’intervention ont témoigné des résultats prometteurs des effets de l’utilisation des biostimulants. Mme Ramlath Salifou, chef de la cellule communale de Djakotomey à l’ATDA (Agence Territoriale de Développement Agricole), a constaté que les essais ont effectivement porté leurs fruits. Selon elle, les biostimulants renforcent la capacité des sols à produire, offrant ainsi aux producteurs l’opportunité d’améliorer leurs rendements. Elle a également souligné plusieurs avantages, notamment la réduction de l’utilisation d’engrais chimiques et la correction de l’infertilité des sols. Elle a exprimé le souhait que cette innovation soit diffusée dans un plus grand nombre de communes afin d’en faire bénéficier un maximum d’agriculteurs, tout en remerciant l’ONG CREDEL et le projet.
Ses collègues, M. Jules Kodjo Moussa, chef de la cellule communale d’Aplahoué, et Mme Noélie Viniwanou de Tori Bossito, partagent également ce point de vue. Ils ont constaté que les résultats des essais étaient concluants, avec la promesse d’aider les producteurs à réduire significativement l’utilisation d’engrais chimiques, l’une des principales causes d’infertilité des sols. Cependant, Mme Noélie Viniwanou a fait remarquer que le nombre de producteurs participants aux essais restait faible, avec seulement 50 producteurs dans sa commune, alors qu’ils sont bien plus nombreux. Elle a donc souhaité que cette technologie innovante soit rendue accessible à un plus grand nombre de producteurs.
L’appui technique au cœur du dispositif
Dr. Ricardo M. AGUEGUE, docteur en microbiologie et fertilité des sols et point focal du projet, a souligné l’importance d’une coordination efficace entre les producteurs et l’équipe de l’ONG CREDEL. Il a affirmé que les résultats de ces essais sous gestion paysans satisfaisaient aux attentes au regard de ceux obtenus en milieu contrôlé. Les techniciens de l’ONG ont également assuré la sensibilisation des producteurs aux biostimulants, la formation, ainsi que le suivi-appui rapproché pour le respect de l’itinéraire technique de production avec le biostimulant . Les avis sur le terrain demeurent unanimes : les biostimulants ont un effet positif sur les plants de maïs traités, contrairement aux plants n’ayant reçu aucun traitement.
La satisfaction des producteurs bénéficiaires
Plusieurs producteurs ont été interviewés dans chaque commune afin de recueillir leurs impressions sur le projet. Tous s’accordent à dire que les biostimulants représentent une solution durable pour la culture du maïs et la fertilité des sols. Ils témoignent d’une amélioration visible des cultures : tiges plus robustes, feuillage dense et vert, épis bien développés. Ces observations laissent présager des rendements supérieurs et une meilleure rentabilité des récoltes. Beaucoup expriment leur souhait que l’initiative se poursuive et s’étende à d’autres communes.
Conclusion-vers une adoption à grande échelle
Les résultats préliminaires confirment le potentiel des biostimulants comme solution durable et économiquement viable pour restaurer la fertilité des sols et améliorer les revenus agricoles. Pour consolider ces acquis, il sera nécessaire de poursuivre les essais sur plusieurs campagnes agricoles afin d’observer non seulement les performances immédiates, mais aussi les effets résiduels sur la fertilité des sols et la productivité à long terme.
Les perspectives incluent également la mise à l’échelle de cette technologie, en s’appuyant sur la génération de données probantes issues de la recherche-développement et sur la mise en place d’un dispositif entrepreneurial et institutionnel capable d’accompagner durablement son adoption. Ce dispositif devra impliquer les producteurs, les organisations paysannes, les acteurs privés et les décideurs publics afin de garantir un déploiement cohérent, soutenu et bénéfique pour l’ensemble du secteur agricole au Bénin.
Rédaction/ Photographie/ SOULEMANE MORA Djinindi / C COM / CREDEL ONG







